Histoire de la Reconstitution
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Société immobilièreLa revendication la plus importante dans les dossiers du pays de Merville fut celle de la "Société Immobilière" d'Estaires, fondée par M. le Chanoine Boedt, en dehors, hélas, du concours du clergé et gérée, on ne peut plus tyranniquement et négligemment par Me Piat, notaire. Il faudra, de ce fait, attendre jusqu'en 1922, pour avoir une solution à cette question et des fonds pour construire. Nous en parlerons plus tard. Les écoles libresL'oeuvre essentielle d'une paroisse, comme celle d'Estaires, est l'"École libre"; aussi dès le retour ce fut le souci de M. le Curé. Comment y arriver ? Pas de locaux, pas de fonds disponibles, aucune famille aisée rentrée, une vague espérance d'indemnités qui mettra 2 ans pour se changer en certitude. Les enfants, négligés durant la guerre et l'exil, revenus au pays natal comme des sauvages, vagabondaient du matin au soir. Il faut donc des écoles ! ! On se met à l'oeuvre, on entre en campagne : visites à Paris, à Versailles, sermons de charité donnés à Tourcoing, à Roubaix, démarches à Saint-Omer, à Lille, à Rouen dans des familles en exil et l'aumônière s'enfle un peu à la fois. Dieu soit béni ! ! M. le Curé se met en rapport avec la maison Bessonneau d'Angers et commande pour 50 000 F de baraquements plâtrés qui pourront durer quelques années :
La réception du matériel fut mouvementée. M. le Curé et M. le
Vicaire durent payer de leur personne et durant 3 jours de neige et de pluie
faire le déchargement des wagons. Nos braves fermiers firent 70 transports par
chariots. . . . Deux amis, deux dévoués collaborateurs, mis à l'épreuve dans
pareille installation à Bois Grenier autrefois, M.M. Cabooter et Fabiani, veulent partager cette vie de
sacrifices et de dévouement. Ils s'installent ou plutôt campent fort
sommairement dans les locaux et ouvrent l'école pour le début de l'année 1920. . . . |
Troisième église provisoireCe qui ne fut pas aussi brillamment installé ce fut l'édifice
troisième de notre église provisoire, le deuxième baraquement étant devenu
insuffisant. Si nous avions eu les 65 000 F en mains, ce hangar eut été remplacé par une église confortable capable de durer 25 ans comme celle de Nieppe par exemple. Quelle fidélité il a fallu aux paroissiens pour supporter ces excès de froid et de chaud ! et comment pûmes-nous supporter ces rigueurs durant trois ans ! Il est vrai qu'un vicaire fut pris de congestion par le froid et faillit en mourir ! ! Une petite tribune, sortie du grenier du collège de Roubaix nous servira longtemps de chaire de vérité. Cette année 1920, l'église s'est enrichie d'un bel autel principal, destiné à devenir autel latéral dans la future église. Cet autel en chêne sculpté et doré, avec colonnettes en marbre vert, oeuvre de M. Delesalle de Lille, coûta 7 000 F. Il fut payé par M. Charles Fénart et une famille anglaise, Edwards de Londres, en souvenir du capitaine anglais "Pryce" tombé au champ d'honneur pas loin d'Estaires en 1918. Le banc de communion fut confectionné avec un grillage relevé dans les ruines : il fut l'oeuvre et le don de M. Achille Ramon. Deux confessionnaux provisoires confectionnés par M. Delesalle et deux par M. L. Deleurence dont un gratuitement. |