Histoire de la Reconstitution
de la Paroisse d'Estaires

En mars de cette année survint la nomination de M. L'abbé SUEL comme curé du Bizet à Armentières et son remplacement par l'abbé Baussart, vicaire à Haubourdin.

Bénédiction d'une cloche : Sidonie

Si Dieu, dans la loi ancienne, commandait à Moïse de faire des trompettes d'argent dont le son devait annoncer l'heure des sacrifices et appeler le peuple à louer Dieu, il était nécessaire aussi, à Estaires, triste comme le désert, de refaire vibrer la voix sacrée de l'airain pour inciter les fidèles à remplir leur devoir.

C'est pourquoi on se mit en besogne pour établir un campanile et le munir d'une cloche.

Quelle joie quand le premier son frappa les oreilles !

Une touchante cérémonie réunit une assistance nombreuse le lundi de Pâques 1921. M. Delacroix-Fénart fut le parrain généreux qui nous gratifia d'une cloche de 420 kg, sortie des ateliers de M. Wauthy de Douai et du prix de 6 000 F. Mme Watine-Degruson voulut bien remplir le rôle de marraine et répandre à profusion les dragées traditionnelles. Un banquet réunit les autorités chez M. Watine.

Quant au campanile, oeuvre de M. Ramon, il fut payé par la générosité des paroissiens.

Jeunesse catholique

En juillet eut lieu l'installation de le jeunesse catholique sous la direction de l'abbé Baussart, aumônier. Le groupe, déjà conséquent, participera désormais à toutes nos manifestations de foi.

Faute de mieux, nous l'installons dans l'ancien petit St-Louis, restauré pour une somme de 10 000 F ...  C'est dans ce local que désormais se réunira le patronage des garçons dimanche et jeudi.

Le drapeau de la jeunesse catholique fut bénit à l'occasion de cette installation.
Le 9 octobre, notre groupement participe au congrès de Merville sous la présidence de M. le Vicaire Général Delbroucq.

Aménagement de l'église

L'église fut meublée, cette année de bancs, chaises et prie-Dieu . De belles statues en bois sculpté et décoré en furent l'ornement. Chaque statue, soit du Sacré-Coeur, soit de St Joseph, soit de St Antoine, d'une valeur de 630 F eut son piédestal de 250F.

Il nous manquait un second autel, celui du Sacré-Coeur. M. Delesalle, sculpteur à Lille, le façonna de belle structure, d'une valeur de 7000 F. Il y a en cet autel un superbe travail de chapiteaux bien fouillés, de feuillage bien détaillé, de colonnettes de marbre blanc.

Le bas relief représentant la manne du désert, est un souvenir, le seul peut-être de ce genre, de l'ancien édifice détruit en 1918. Les statuettes des stalles sont de même provenance. C'est vraiment extraordinaire que ces objets, nous soient revenus du ministère de la guerre de Paris. Ils avaient été volés et abandonnés, dans leur fuite, par les Allemands pris de peur lorsque l'américain Wilson parla de représailles.

Nos ornements s'abîmaient dans des caisses, notre sacristie demandait un meuble plus conséquent que notre première commode en vieux chêne. C'est l'école des Arts et Métiers de Lille, l'Icam, qui nous fournit un beau chasublier, pour la somme vraiment modique de 225 F. Il manque malheureusement de longueur.

Notre vestiaire est désormais bien constitué : 26 ornements pour la Ste Messe, 5 chapes.

La Société Immobilière des Oeuvres d'Estaires

Maître Piat était le tyrannique régisseur des biens de la "Société Immobilière" comprenant :

Le pensionnat N. Dame de Lourdes, l'école libre Ste Ursule, l'école libre des garçons, l'Ouvroir, le béguinage, quelques maisons et les deux patronages.

Pendant 2 ans 1/2, le notaire garda en ses cartons tous les dossiers des oeuvres, livres de compte ... sans qu'il fut possible à M. le Curé de se rendre compte de quoi que ce soit, alors qu'un agent dressait les listes des revendications sans avoir la moindre notion des mobiliers et des locaux. Il en résulta des erreurs, des oublis multiples.

Après de nombreuses démarches, il accepta de reconstituer la commission de la société :

M. Paul Watine demeurait président
M. le Curé devenait secrétaire, administrateur délégué
Membres : M.M. Charles Fénart, Philippe Lemaire, Torck,

et remettait les dossiers à la paroisse. Le point essentiel était d'avoir en mains plans anciens, dossiers, évaluations, pouvoir de délégation : le fait était acquis.

Dès lors M. le Curé put remettre à M. Dumas, architecte de la ville les projets et desiderata : on constitua les plans nouveaux des oeuvres à rétablir.

Sans perdre de temps, les dossiers furent corrigés et envoyés à la commission cantonale de Merville. Des démarches furent faites qui activèrent considérablement cette opération : l'expertise et la contre-expertise de la préfecture furent "coulantes" (grâces en soient rendues à Dieu) et on put espérer des avances ! ! !

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