Histoire de la Reconstitution
de la Paroisse d'Estaires

Janvier 1926 : Mme Cartignies, bienfaitrice

L'année 1925 se terminait avec la disparition de bien des soucis et de bien des inquiétudes relativement à la succession de Mme Cartignies, décédée à Roubaix, dont les affaires n'étaient que trop fidèlement gardées par Maître Piat.

La Société Immobilière des Oeuvres était redevable à cette dame d'une hypothèque de 50 000 F et de 26 000 F d'intérêts.

Grâce aux démarches de M. le Curé et au dévouement de M. Catteau, doyen de St martin à Roubaix, on put obtenir l'abandon de cette somme de 76 000 F qui menaçait de rester comme une charge à l'égard des héritiers. Non sans peine, M. le Curé put terminer ses démêlés avec le notaire. C'était à qui aurait été le plus rusé.

La dame Cartignies laissant ses brillants et ses perles pour cadeau à l'église d'Estaires, la dame Piat-Hennion, légataire universelle, crut droit et juste de les estimer 25 000 F  ? ! ? !

20 000 F, à cette date de janvier 1926, restent promis pour l'achat d'un meuble de la future église et l'on propose une somme de 5 000 F pour le choix d'un vase sacré.

Oeuvre d'art

Il est donc remis, ce 1er février 1926, un calice de 8 500 F choisi par M. le Curé et soldé par Me Piat. Il porte comme inscription particulière : "offert par Mme Cartignies à l'église d'Estaires."

 

Ce calice faillit être perdu en 1940. Devant l'avancée des troupes allemandes, la Paroisse et l'Ouvroir avaient, par prudence, envoyé leurs biens les plus précieux, par camion, dans le Boulonnais.

Mais le camion tomba en panne et lorsque le Paroisse put le récupérer, il manquait en particulier le calice.

On le pensait définitivement perdu, lorsqu'en janvier 1945, l'abbé Capelle, curé d'Estaires reçut une lettre du tribunal de Huy, près de Namur, disant que le calice était à sa disposition.

L'abbé Vermeulen, envoyé sur place, la région venant d'être libérée, apprit le fin mot de l'histoire. Le calice avait été "trouvé" par une famille qui espérait peut-être en obtenir un bon prix. Mais devant l'insuccès de cette démarche, elle l'avait rendu au Président du tribunal qui en découvrit le propriétaire grâce à l'inscription.

 

Février-mars 1926 : Grands débats au sujet de la construction de l'église

Jusqu'au mois de février 1926, tout semble rester dans le mystère. Impossible d'arriver à une solution.

Durant trois ans, le plan magnifique est critiqué, puis finalement est réputé superbe. Pourquoi ? ?
D'où viennent les enquêtes demandées par Paris ?
Pourquoi les enquêteurs se montrent-ils si incrédules ?
Parce que des rapports peu favorables ont été dressés.
Par qui ? M. le Maire et M. le Vice-Doyen sont convaincus que tout cela est une vengeance du Maître Architecte Cordonnier, évincé de la pratique.

Pourquoi et comment le dossier du dommage de l'église se perd-il pendant deux ans et demie ? Par ruse d'une part, par négligence de l'autorité civile d'autre part.

Voici que pour comble, au mois de février 1926, M. le Vicaire Général Flipo vient proposer, faute d'argent, de dresser un tronçon d'église : chapelle, choeur, transept. Protestation du Curé et du Conseil Municipal, M. le Maire se laissant influencer par Lille.

Alors que chaque bourgade, chaque ville sont munies d'une église en construction, d'un presbytère, d'une mairie, d'une poste ... à Estaires, c'est le néant.
Va-t-on se laisser faire et tondre sans protester ?
Non, il est temps de protester et M. le Curé le fit de tout son pouvoir, n'en déplaise à ceux qui n'ont pas su agir quand il le fallait.

En mars, nous apprenons que nos protestations ont produit leur effet. la coopérative et l'administration trouvent moyen de réunir la somme suffisante pour édifier le vaisseau complet de l'église.

2 mai 1926 : Inauguration des nouveaux bâtiments du Collège

Bénédiction de la statue de la Vierge par le Vicaire général Flipo. Ce dernier n'a encore aucune bonne nouvelle à nous transmettre pour la construction de l'église et n'ose pas aborder cette question devant les paroissiens disposés à lui faire un accueil plutôt froid.

18 juillet 1926 : Grand concours régional de gymnastique

Ce jour, Estaires avait l'honneur et le devoir de recevoir les nombreuses sociétés de gymnastique du Nord et du Pas de Calais.

Par un temps splendide et sous un soleil radieux, s'est manifesté pour le 19ème fois la merveilleuse discipline et le parfaite endurance de notre "Union des Flandres".

Cinq mille gymnastes y représentaient 75 sociétés.

La messe célébrée en plein air, dans ce cadre d'un stade immense ( pâtures Coupet) pavoisé à souhait eut un caractère imposant, surtout quand montèrent vers le ciel les notes mâles du Vieux Credo. Fiers de leur foi, ces vaillants vont, le soir, soulever l'enthousiasme de la foule par leur allure crâne et martiale. Leur  défilé dura plus d'une heure au milieu des ovations des spectateurs.

Puis se déroulent sur le terrain pour s'achever dans une fête de nuit ravissante et sous la féerique lumière des projecteurs, les exercices, les mouvements d'ensemble qui déchaînent des bravos répétés, les pyramides impressionnantes , les poses plastiques et les ballets. Belle et bonne journée, réconfortant spectacle où, simplement, nos jeunes donnèrent une leçon de foi, d'espérance et de virile énergie.

31 octobre 1926 : ouverture du Cercle des hommes

Inauguration du Cercle St Éloi. Réunion préalable, le matin, de la commission dont M. le Maire veut bien accepter la présidence. Le soir, une salle pleine annonçait une reprise sérieuse des vieilles habitudes. Tous les jeunes gens, âgés de 18 ans, faisant partie des Oeuvres, se sont fait inscrire. On comptait, dès ce soir, 80 sociétaires.

Une première partie des Oeuvres de Jeunesse comprenant une salle de gymnastique, une salle de Cercle, une maison de concierge ( 60 000 F) et une salle de réception, pour réunions de commissions diverses, s'achevait.

Ne pouvant pas encore disposer du dommage de guerre de St Joseph, M. le Curé avait fait pour 180 000 F de frais, sur d'autres titres de la société Immobilière, comptant utiliser le dommage St Joseph pour l'édification de la seconde partie des bâtiments : salle de fête, salle de réunion, bouloires et stand.

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