Maurice GAMELIN (1872-1958) |
Ses origines estairoisesOriginaire d'Estaires par son père, qui, tout jeune, quitte sa ville natale pour entrer à Saint-Cyr, il fait partie en effet d'une très ancienne et très notable famille adonnée à la fabrication et au négoce de la toile. Son père, le général Zéphirin Gamelin, blessé comme officier à Solferino, devait devenir, par la suite, contrôleur général d'Armée. Tous deux n'oublieront jamais leurs racines
estairoises :
- le 29 octobre 1933, le général Maurice GAMELIN, chef d'état major général des Armées, vient à son tour inaugurer le monument aux morts de la guerre 14-18 et présider cette journée de deuil et d'hommage aux morts de la Grande Guerre. Sa jeunesseNé à Paris, où son Père est en garnison, le petit Maurice vient souvent passer ses vacances chez son oncle Auguste Gamelin qui est fabricant de toiles, rue des Portefaix, à Estaires. La maison qu' évoque Maurice Gamelin chaque fois qu'il parle de ses vacances, n'existe plus et la rue même a changé de nom, elle est devenue rue du Rivage. Après de brillantes études, tout naturellement, Maurice choisit la carrière militaire et intègre l’école de Saint-Cyr dont il sort major de promotion en 1893 puis l’École de Guerre d'où il sort deuxième. Esprit fin, cultivé, travailleur et doué pour les études de tactique militaire, il se fait vite remarquer de ses supérieurs. Remarqué par Joffre1906 marque le tournant de la vie de Gamelin. Cette année là, en effet, il est nommé officier d’ordonnance du général commandant la 6e division d’infanterie ... un certain général Joffre. Dès lors, sa carrière se confond avec celle de Joffre. En 1908, il le suit à l’état-major du 2e corps d’armée, puis en 1910 au Conseil Supérieur de la Guerre. La guerre 14-18Gamelin est toujours son collaborateur dévoué lorsque commence la première guerre mondiale. A ce poste, il fait preuve d’un zèle et d’une efficacité de premier ordre, surtout lors de la bataille de la Marne. C'est lui qui rédige, sinon le fameux ordre du jour de la Marne, du moins les instructions qui aboutissent à la grande victoire du 8 septembre 1914 ... lui encore qui se distingue à la bataille de la Somme (1916) ... Soucieux d’économiser la vie de ses hommes, il n’en témoigne pas moins d’une grande habileté tactique, comme le prouvent ses combats dans la région de Noyon, aux heures critiques du printemps 1918. Chef d’état-major généralAprès la guerre, le général Gamelin effectue, avec
succès, différentes missions au Brésil, en Syrie ... La guerre 39-45Nommé généralissime des forces franco-britanniques, il estime la ligne Maginot et les Ardennes infranchissables, il est donc persuadé que les Allemands attaqueront en Belgique comme en 1914. Le 10 mai 1940, l'attaque prévue a lieu. Aussitôt, Gamelin fait avancer ses meilleures troupes vers le nord pour épauler l'armée belge et protéger le territoire français par une stratégie de défense avancée. En fait, il se trompe complètement sur le centre de gravité de l’attaque allemande. La Wehrmacht a feint une offensive aux Pays-Bas et en Belgique pour couvrir une percée plus au sud, dans les Ardennes. Le 13 mai, ses blindés percent le front et foncent vers la mer du Nord, suivis de l’infanterie. Ils prennent les Alliés à revers et par surprise, là où leur dispositif est le plus faible, et les coupent de leur base logistique. Gamelin est bien tombé dans le piège. Pire, il n’a pas prévu de réserve pour riposter à une éventuelle surprise opérationnelle. Il n’y a donc aucune force capable de briser la tenaille allemande. Le 19 mai, il est remplacé par le général Weygand qui ne pourra rien faire pour endiguer le flot allemand. Les causes de la défaiteBeaucoup lui reprochent la défaite de 1940. Malgré des décisions douteuses, il n’est sûrement pas le seul responsable. On peut se demander, en particulier, quel rôle a joué sa santé : en effet Gamelin souffrait de syphilis à un stade avancé et il est possible que cette maladie ait eu un impact négatif sur son jugement et ses décisions. Indécision politique, rigidité doctrinaire, erreurs de
commandement, supériorité allemande : les historiens continueront
longtemps de se disputer sur les causes de l’effondrement français de
1940. |