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Plan Sanderus

Vers 1650, dans sa "Flandria Illustrata" , Sanderus nous donne le plan détaillé  de la ville d'Estaires d'alors.

Partons donc à la découverte de notre cité d'antan

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Château

Ce château a été construit en 1401 à l'emplacement de l'actuel Centre de Secours.

C'est un véritable château fortifié avec douves, tours et donjon.

Un carré de bâtiments entoure la cour et présente des tours rondes aux angles avec tourelles suspendues ou échauguettes entre les tours; les unes et les autres avec toits en poivrière et le tout crénelé.

Du côté de l’entrée domine le donjon, grande tour carrée flanquée d’une tourelle de guet plus élevée." Mais, bientôt, devenu inutile ou trop inconfortable, il sera démantelé en 1667.

L'Hôtel de Ville

Ce monument fut construit entre 1600 et 1612, après l'incendie, allumé par les Huguenots, qui avait ravagé la ville.

A l'origine, les 2 ailes étaient symétriques. On y accédait par un escalier double en pierre et la porte située sous la bretèque était celle de la prison ou "cul-de-fosse".

Par la suite, on ajouta un bureau de poste, un bureau d'octroi, un commissariat de police et même un hôtel.

Malheureusement, comme pratiquement toute la ville, il fut détruit en 1918.

* bretèque ou bretèche : balcon situé en haut des escaliers, sous le beffroi qui servait pour les déclarations officielles.

L'église

L'Église, érigée en 1577, très endommagée par les troubles du XVIème  siècle avait été restaurée et une tour massive édifiée en 1622.

Elle subsista jusqu'en 1858 où  devenue trop exigüe et menaçant ruine, elle dut être abattue

Mais le nouvel édifice avait conservé  la tour de 1622. que vous découvrez sur cette photo.


Ci-dessus l'église de 1858 avec la tour de 1622

Malheureusement celle-ci ne survécut pas à la Grande Guerre. Elle fut dynamitée par les Allemands en 1918.

Blason d'Alain d'Estaires.

Celui-ci participa à la première croisade en 1096 et, à son retour, aurait fait don de ses armoiries à la commune

Il est plus probable que ce sont celles de l'abbaye de St Vaast d'Arras dont Estaires fut longtemps une dépendance.

Le Bac

Face au Château, un bac reliait les 2 rives.

Il accostait au cabaret du " Pont de la Meuse". De là vient le nom du pont qui un jour remplacera le bac.

En 1592, le Roi d'Espagne, dans un édit, à la demande de la Comtesse, fait fermer un temps le cabaret

Pour le motif suivant : « Le bruit des yvrognes s'entend jusques en dedans le chasteau de la suppliante et il y a qui ont faict des huées après icelle.... »

Les Récollets

Ces religieux, sont arrivés à Estaires en 1619, à la demande du Comte de Montmorency, pour se charger de la "Maladrerie" (hôpital réservé aux malades contagieux et aux lépreux), située alors en centre ville, entre les rues actuelles des Récollets et Jules Ferry.

Très vite, pour éviter la contamination, ils la transférèrent sur la route de Neuf-Berquin.

Resteront en centre ville le couvent, son église et le nouveau collège édifié en 1622 qui est à l'origine du Collège Sacré-Coeur.

Le Pont-levis

A l'époque de la Gaule romaine, la voie qui reliait Cassel à Arras traversait la LYS au PONT D'ESTAIRES actuel.

Le fleuve s'étalait alors sur de vastes étendues et, à cet endroit, on pouvait le franchir à gué.

Ce passage constituait donc un noeud de communication important et se devait d'être protégé par un poste romain.

C''est ainsi qu'une petite agglomération s'y était peu à peu installée et fut l'origine de Minariacum.

En 1650, le droit de pontenage de dessus et dessous le pont d’Estaires appartenait moitié à l’abbaye de Saint-Waast, moitié aux seigneurs.

La Lys

Dans notre région au sol argileux, les chemins étaient impraticables une grande partie de l'année.

Depuis longtemps la voie romaine a été dépavée pour un réemploi en construction. Seules des "pierres de pas" placées le long des chemins permettent aux piétons de circuler l'hiver.

La rivière constitue donc une voie essentielle de transport

Des petits bateaux à voiles sillonnent la Lys et la Lawe, transportant blé, vin, huile, pierres ou charbon. Leur petit tonnage leur permet de circuler toute l'année malgré le faible tirant d'eau de la rivière.

Minariacum

Cette petite agglomération qui s'était formée autour du poste romain (cf le pont) s'est d'abord étendue sur la rive droite de la Lys entre le Pont d'Estaires et les "Dix Cailloux", puis sur les 2 rives de la Lys.

Ce nom Minariacum viendrait de "MINOR  AQUA" qui signifie eau moindre ou gué. 

Sur ce site, on trouva quantité de débris antiques et de nombreuses monnaies romaines et même, des armes anciennes lors d'une dragage de la Lys en 1901.

Pendant des siècles Minariacum prospéra profitant le la "Paix Romaine" jusqu'au IXe siècle, époque où les Vikings se mirent à remonter la Lys, pillant et massacrant.

Vers 880, ils détruisirent Minariacum et ce nom disparaîtra à jamais des annales

Le "Pont d'Estaires"

La Seigneurie de Pont d’Estaires, était indépendante de celle d'Estaires et relevait en partie de la Seigneurie de Bailleul.

"Le Pont d’Estaires avait toute justice, haute, moyenne et basse rendue par un banc de sept échevins

Vers 1531, la Comtesse Anne da Palant, dame du Pont d'Estaires épouse Philippe de Stavèle, Seigneur D'Estaires.

C'est ainsi que les fiefs se transmettent par héritage, mariage ou même achat.

Le Moulin à huile

Ce moulin situé à l'emplacement de la halte-garderie du Pont d'Estaires était mu par les eaux de la Méterenbecque.

Pour compenser son faible débit, un grand réservoir stockait l'eau.

Le "Fossé de Ville"

Après la "paix Romaine", ce fut les grandes invasions, les guerres, les bandes de soldats ..., l'insécurté était permanente.

Pour se protéger quelque peu, Estaires s'entoura d'un large fossé appelé "Le fossé de Ville" qui existe toujours.

Les portes

Vers 1566, les "Gueux", en révolte contre le catholicisme et l'autorité espagnole, dévastèrent notre région.

Devant ce danger, la ville décida d'ériger barrières et portes aux accès de la ville.

Complétant le Fossé de Ville, elles étaient censées protéger la ville mais n'empéchèrent pas, 10 ans plus tard, celle-ci d'étre brûlée par les Huguenots.

Le Moulin

Rue Kennedy, face à la rue du Séquoia, une butte rappelle que, pendant des siècles, un moulin fonctionna à cet endroit

Vers 1900, des constructions s'étaient élevées tout autour et, faute de vent, il ne tournait plus. Devenu inutile, il fut démoli en 1906.

Rue des Ribaudes

1566. - Pour la première fois, dans un acte officiel, la rue des Ribaudes est nommée.

Un nom qui nous fait supposer une rue assez mal famée à l'époque

Depuis, elle a changé 3 fois de nom : "rue des Jardins" puis "rue des écoles" et maintenant "rue Jules Ferry"

Les Soeurs Grises

Il existait à Estaires un hospice-hôpital destiné à accueillir les malades et les pauvres pèlerins assez nombreux à cette époque de foi.

Venues de Bailleul en 1460, les Sœurs conservèrent jusqu'à 1790 la direction de cet hôpital qui était un des plus importants de la contrée.

Les religieuses s'occupaient également de l'instruction des jeunes filles à qui elles apprenaient à lire, à écrire et à confectionner de la dentelle.

Le Marché d'Estaires

Depuis des siècles, le "Marché d'Estaires" se tient, le jeudi, sur la Grand'Place.

En particulier son marché aux produits fermiers : légumes, fruits, beurre, oeufs, volaille, poisson, etc., amenait une foule considérable.

Venue des campagnes et des villes voisines du bassin houiller, elle était attirée par l'excellente qualité et le bon marché relatif des produits.

Charles-Quint confirma, en 1515, le marché d'Estaires fixé au jeudi et y fut reçu en 1531 par 2000 hommes en armes.

En 1566, les "Gueux", révoltés, y vinrent prêcher en flamand et en français, preuve que la région était encore bilingue.

Motte Féodale ?

Sur le plan cadastral ancien de notre commune, on remarque une surface rectangulaire d'environ 55m de longueur entourée de larges fossés

Près de l'actuel Parc Municipal, un chemin semble mener à cette zone fossoyée (entourée de fossés larges ou douves).

Cette motte et ces fossés devaient protéger une construction importante. Était-ce le précédent château médiéval ? Pas sûr car d'autes propriétés comme la "ferme de la Bretagne", étaient ainsi protégées.

Alors motte féodale ?

La Voie Romaine

Cette ancienne Voie Romaine, une des 7 qui rayonnaient à partir de Cassel, passait par .

L'empereur romain CARACALLA (188-217) la signale, dans son "Itinéraire", ainsi que la ville de Minariacum.

Elle était probablement pavée de dalles de grès ferrugineux provenant des monts voisins Mais, au cours des siècles, les voies ne furent guère entretenues et les riverains n'hésitaient pas à se servir des dalles pour leurs constructions.

Les 10 cailloux

C'est là que se tenaient les "Plaids" du Pays de Lalloeu (Nouveau-Monde, Laventie, Sailly et Fleurbaix).

Les 10 échevins qui administraient le pays s'asseyaient sur 10 pierres  (vous pouvez en voir une devant l'église du Nouveau-Monde) disposées en cercle autour d'un tilleul pour rendre leurs sentences.

Cette coutume viendrait des Vikings qui, au 9ème siècle, s'étaient installés dans ce secteur.